samedi 12 octobre 2013

- Une sortie magistrale -



Entre deux cours, me voilà traversant les arcades du Palais Royal aux éblouissantes devantures de magasins. L'une d'elles provoque ma réaction, celle de Marc Jacobs. Le créateur new-yorkais a livré sa collection finale au défilé Louis Vuitton Printemps-Eté 2014, le 3 Octobre.



À nouveau, la célèbre marque à monogrammes a investi la cour carrée du Louvre défiant l'histoire de sa modernité. Pourtant, l'aspect noir et sanctuaire donné à la collection semble signer le deuil d'une collaboration créative. Des éléments forts semblent sublimer son départ et rendre compte de ses années chez Vuitton dans une rétrospective parfaite : en témoignent la reprise des fontaines, escalators, ascenseurs et leur majordomes, manège, cette immense horloge égrenant le temps compté et enfin les portes d’hôtel de sa dernière livraison d’hiver. De même, peut-on faire un lien évident avec sa première collection aux vues des tons noirs pourtant étonnant pour une collection printemps-été. Doit-on s'en attrister ? Anna Wintour, pour sa part, s'est levée, célébrant le créateur et créant dans son dos une standing ovation.

Riche de 16 ans chez Louis Vuitton, Marc Jacobs a su dynamiser la marque traditionnelle parisienne notamment grâce à des partenariats avec des artistes ou jouant de la surenchère de logos. Seulement, la fin d'un contrat amène la volonté d'une nouvelle démarche artistique visant à gommer l'aspect trop distinctif. L'ère artistique Jacobs, à son apogée lors de l'exposition consacrée à la collaboration entre Louis Vuitton et Marc Jacobs au Musée des Arts Décoratifs de Paris en 2012, semble s'achever afin de gagner en sobriété entre les mains de Nicolas Ghesquière qui quittait Balenciaga un an plus tôt.

De son côté, le trublion de la mode n'est pas en reste et compte se consacrer entièrement à ses marques – Marc Jacobs et Marc by Marc Jacobs – afin de pouvoir les faire entrer d'ici deux à trois ans en bourse. Un rideau se ferme pour débuter une toute autre pièce.



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